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Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 1, 1857.djvu/6

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M. Miquel, président du tribunal de première instance ; M. Bernadou, maire de Castres et les membres fondateurs de la Société sont présents.

M. le sous-préfet prononce l’allocution suivante :


Messieurs,

Deux jeunes professeurs de cette ville que leurs fonctions dans l’enseignement préparaient mieux que d’autres à l’étude et au culte des œuvres de l’intelligence, ont eu la pensée de fonder à Castres une Société scientifique et littéraire. Conduite avec discrétion et sagacité, cette entreprise peut être comptée dès à présent parmi les entreprises heureuses, puisque vous vous y êtes associés avec empressement, et, en prenant part à la fondation nouvelle, et, en promettant votre concours pour l’avenir. Les actions de la Société naissante ont été souscrites avec une rapidité qui prouve que le capital intellectuel ne fera pas défaut, lorsqu’il faudra passer de la promesse à l’œuvre. Je vous en félicite, car je suis persuadé qu’en répondant à l’appel qui vous a été adressé, vous obéissez à une pensée qui est dès aujourd’hui digne d’estime, et qui peut devenir digne de louange. En effet, Messieurs, à côté de la France politique et militaire, de la France agricole et industrielle, il existe, et il a existé de tout temps, une France littéraire et scientifique, qui s’est fait connaître au monde par assez d’œuvres et de découvertes ; de cette France comme de l’autre, il n’est pas plus permis de laisser périr les traditions que de méconnaître le rôle et l’influence dans la glorieuse fondation de l’unité nationale. Mais pour que ces traditions se perpétuent, pour que le goût des observations dans les sciences, des compositions dans l’histoire et dans les lettres, se propage de plus en plus, il faut que les communautés littéraires, se multiplient, comme autrefois les communautés religieuses se liguaient, pour arracher à la barbarie les précieux trésors que le fer et le feu se disputaient et que de pieuses mains nous ont conservés ; il faut enfin que chacun,