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Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/122

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La miniscule Carlovingienne règne en France depuis le IXe siècle jusqu’au XIVe ; alors elle commence à se détériorer. En même temps que l’architecture se modifie complètement, que l’aiguille gothique, les trèfles à jour, les dentelures et les ornements fantastiques, succèdent au plein cintre romain, l’écriture en France, opère aussi sa révolution : elle devient gothique, s’arrondit, se contourne, se décore de tremblements. Ces caractères s’introduisent dans l’usage des livres d’église et les distinguent depuis St-Louis (1270), jusqu’à Henri IV (1595).

Ce genre d’écriture était complètement fixé en 1373. Les premiers cadastres de la ville de Castres, à cette date, en sont un exemple. On y remarque, et c’est un fait capital, l’absence de toute espèce de ponctuation. L’accentuation est complètement nulle : aucun signe n’indique le commencement et la fin des phrases.

Les lignes blanches tracées horizontalement sur toute la largeur de la feuille indiquent un manuscrit remontant au moins au XIIe siècle. Au XIIIe et au XIVe, les lignes sont indiquées par la mine de plomb ; dans les manuscrits plus récents, l’écriture s’appuie souvent sur des lignes rouges.

Les abréviations sont rares dans les plus anciens manuscrits. Elles se multiplient, du VIIIe au XIIIe siècle, et sont même reproduites dans les premiers ouvrages imprimés.

Ces observations peuvent guider dans la détermination de l’époque à laquelle appartient la Bible de Castres.

Elle est en deux volumes, parfaitement pareils, de 0m,59 cent. de long sur 0,40 cent. de large, reliés en pans de bois recouverts d’une peau noire, avec des ornements en rectangle renfermant une croix, une fleur de lys ou un cheval au galop.

Il n’y a pas de pagination ; les chapitres sont numérotés à la marge, en encre rouge. Les lignes au nombre