Aller au contenu

Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 179 —

en la chambre de l’édit, séant à Castres, et fut enseveli le treizième, dans l’église des RR. PP. de St-Dominique, où les Messieurs du vénérable Chapitre ont fait l’office. »

L’église des Jacobins a disparu aujourd’hui, et rien n’indique la place où furent déposés les restes d’un homme dont la valeur n’a pas été contestée, et dont les travaux ont puissamment contribué aux progrès des sciences. Fermat fut en correspondance avec les hommes les plus importants de ce siècle, qui a mérité à si juste titre le nom de grand. On sait combien ont été nombreuses et fécondes ses découvertes dans les parties les plus élevées et les plus difficiles des mathématiques. Il poursuivait les mêmes résultats que Descartes dans les sciences positives, et il partage avec lui la gloire d’avoir appliqué l’algèbre à la géométrie. Il a donc sa part dans l’invention d’un procédé qui a multiplié les forces de l’esprit humain, en lui donnant de nouveaux et plus sûrs moyens de marcher à d’utiles conquêtes. Peut-être n’a-t-il pas été étranger, par la méthode qu’il imagina pour la solution de ses problèmes, à la découverte du calcul différentiel. Sa correspondance avec Pascal, cet échange presque journalier de pensées sur les questions les plus hautes, avec un des génies les plus étonnants que la France ait produits, permet de lui restituer ce qui lui revient dans l’exposition raisonnée du calcul des probabilités, dont tant d’esprits superficiels ont abusé sans doute, mais que des intelligences sérieuses et pratiques ont fait servir à des travaux dignes d’estime et de reconnaissance. Ses recherches sur les propriétés des nombres, ses études sur plusieurs mathématiciens de l’antiquité, dont il a expliqué les systèmes, et formulé les opinions, lui ont valu, de la part des hommes compétents, des témoignages qui ne sont pas suspects, et des hommages glorieux pour sa mémoire.

Mais à côté de ces mérites spéciaux, Fermat ne se montra étranger à aucune de ces fortes études qui ont fait tant d’honneur aux hommes du XVIIe siècle. Il avait étudié