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Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/196

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tre. Déjà les esprits laborieux ont compris partout, depuis longtemps, tout ce qu’il est possible de tirer, à des points de vue différents, d’une investigation curieuse et patiente, sur ce qui a fait la vie de toutes les associations d’hommes, quelque nom qu’elles aient porté. Il faut aujourd’hui que cette préoccupation pénètre dans toutes les âmes, et qu’elle devienne un moyen de réparation éclatante et complète, pour un trop long oubli, ou un trop coupable dédain.

La Société littéraire et scientifique de Castres a marché, dès ses premiers jours, dans cette voie. Si son attention s’est arrêtée à des questions générales, si elle a poursuivi des études théoriques et des recherches spéculatives, elle n’en a pas moins considéré toujours le pays qui est son centre, et sur lequel doit rayonner son action, comme le premier objet de ses efforts, et le sol le plus fécond pour ses explorations. C’est par là qu’elle a pu espérer pouvoir un jour donner une vie réelle à tout ce qui dort ignoré ou méconnu, dans les bibliothèques et les archives privées ou publiques.

Mais ce travail ne s’improvise pas. Pour qu’il commence à devenir utile, il faut du temps, il faut surtout une patience qui ne faiblisse que rarement, et ne se décourage jamais. Les renseignements sont épars ; il est difficile de les réunir, alors même que l’on ne doute pas de leur existence. Ils se contredisent souvent : il faudrait pouvoir les comparer, les contrôler l’un par l’autre, afin de faire jaillir la vérité du sein de ces oppositions qui, trop souvent portent au fait une atteinte si profonde, qu’il n’est pas possible de le reconnaître et de le reconstituer avec sa physionomie véritable et ses caractères distinctifs.

Le premier travail à faire est donc la réunion de toutes les publications qui, avec des mérites différents, avec des buts distincts où même opposés, sont relatives au pays, ou ont été écrites par ses enfants. Le premier résultat de cette collection, serait de rendre sensible le passé intellec-