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Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/234

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En 1846, le Pont-vieux fut reconstruit : une partie de la maison de M. Serres disparut dans l’élargissement des abords du pont et de l’entrée de la rue. Les travaux rendus nécessaires par la reconstruction, découvrirent plusieurs assises de pierres qui devaient faire partie des fondations du pont que l’on venait de détruire. La dernière assise de ces pierres, d’une assez grande dimension, reposait sur le roc. Au-dessus, à l’endroit même où devaient s’arrêter les travaux de M. Serres, parce que c’était le point de départ du pont que l’on reconstruisait, fut trouvée une pierre de 0,m60 c., sur 0,45, travaillée avec soin et où l’on crut reconnaître quelques caractères. Elle fut recueillie par M. Serres avec un intérêt trop rare aujourd’hui, ou tant de témoignages du passé se perdent encore, par indifférence ou par dédain. Il fut alors reconnu que la pierre portait sur ses bords, de bas en haut, des deux côtés, et horizontalement, jusqu’à leur rencontre à la partie supérieure, des caractères dont on apercevait seulement la trace. On essaya de les dégager, et on les trouva remplis de goudron. Les lettres furent dégagées peu à peu, avec beaucoup de précautions, car la pierre avait perdu de sa dureté, et le goudron offrait en plusieurs endroits une grande résistance. On lut alors, sur la partie droite, et en remontant : IR. N : L. OV CAL…, et sur la partie gauche, jusqu’à la rencontre des premières lettres : E : IAN : MVC : XX.

Cette inscription se rapporte-t-elle à la construction du pont ? Il n’y a pas à en douter ; le soin avec lequel la pierre était posée ne permet pas la moindre incertitude à cet égard : mais l’inscription est incomplète, par la dégradation de la pierre trouvée, et parce que les travaux ne purent pas être poussés plus loin. Il est évident, d’après la disposition des deux côtés de l’inscription, que l’on a seulement, une partie du souvenir confié à la terre, et enfoui dans les fondations ; l’autre est restée à sa place. Elle devait être au moins d’égale grandeur, si même elle n’était pas en trois pièces. La largeur de la pierre ne rendrait pas impossible cette dernière supposition. L’inscription aurait ainsi un plus grand déve-