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Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/275

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l’état de l’esprit d’un peuple, et des tendances sous lesquelles il vit et s’agite.


M. V. CANET rend compte d’une étude sur Daniel Huet, évêque d’Avranches, par M. l’abbé Flottes.

Si Daniel Huet n’est pas un des écrivains les plus connus du siècle de Louis XIV, il est du moins un des plus féconds et des plus érudits. Il semble qu’il ait voulu ne rester étranger à aucune des connaissances que peut embrasser l’esprit humain. Il fut astronome, physicien, chimiste, géomètre, helléniste, hébraïsant. Il a écrit en prose et en vers ; en français et en latin : il a été mêlé aux compagnies les plus célèbres, entouré de ce respect qu’inspirent toujours une grande science et un travail incessant, honoré des amitiés les plus illustres, exalté et défendu par l’attachement le plus réel. Enfin, ses œuvres lui ont valu, presque immédiatement après sa mort, une accusation qui a été repoussée sans doute, mais qui s’est reproduite, et risque de rester attachée à sa mémoire. On a voulu voir en lui un sceptique. Il est vrai que le même reproche a été adressé à Pascal, et qu’il a fallu le défendre avec soin, comme si ce grand nom n’était pas au-dessus de toute atteinte de ce genre.

M. l’abbé Flottes vient de faire pour Huet ce qu’il avait déjà accompli avec autant de sûreté que d’élévation, en faveur de l’auteur des Pensées. Il veut examiner si le scepticisme, à un point de vue quelconque, peut être, attribué à Huet. Son étude est divisée en deux parties. La première renferme des détails biographiques ; la seconde l’exposition et l’appréciation de sa doctrine sur la certitude, et sur les rapports de la raison et de la foi.

Huet est né le 8 février 1630. Il eut de bonne heure une telle passion pour l’étude, que sa santé en fut compromise. Il courait de science en science ; il cultiva la