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Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/336

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force dont elle dispose. Elle n’a pas la prétention de faire rayonner au loin son action ; mais elle a l’ambition qu’elle croit légitime, d’encourager autour d’elle, d’exciter certaines intelligences, de révéler à elles-mêmes des aptitudes qu’une modestie exagérée et l’absence d’occasions risquent de laisser ignorées et stériles. Ce sujet était donc plus spécialement en rapport avec le but général de la Société. Elle a la satisfaction de constater que son attente n’a pas été déçue, et qu’un mémoire important, par son étendue et son mérite, est venu répondre à son appel.

L’étude du bassin de l’Agoût, au point de vue géologique et minéralogique, est un sujet complexe. S’il est borné par les termes même dans lesquels la question est posée, il demande cependant, un certain nombre d’observations accessoires, destinées à expliquer et à compléter l’objet principal. Il ne s’agissait pas d’emprunter à des travaux déjà publiés, les données plus ou moins exactes qu’ils renferment, il fallait prendre la nature sur le fait, l’étudier sous ses différents aspects, et se rendre compte des phénomènes qu’elle présente. L’œuvre de Dieu n’est pas seulement pour nous le théâtre sur lequel doit s’accomplir notre existence ; elle est encore un sujet proposé à nos méditations, et une manifestation permanente de cette puissance qui, après avoir créé, maintient et conserve. L’étude de la nature nous associe donc à l’œuvre de Dieu. Nous la surprenons, dans les phases diverses par lesquelles il lui a plu de la faire passer, afin de prouver selon l’énergique et profonde expression de Bossuet, « qu’il est le maître de sa matière, de son action, de toute son entreprise ; et qu’il n’a en agissant, d’autre règle que sa volonté toujours droite par elle-même. »

Il fallait donc étudier d’abord la nature des terrains dont se compose le bassin de l’Agoût ; il fallait déterminer le point où ils commencent, et celui où ils s’arrêtent ;