Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/279

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démocratiques, que le droit électoral est inhérent à l’homme et au citoyen, se déduisent des conséquences, ou si l’on aime mieux, des corollaires du plus grand intérêt. C’est, d’abord, que l’égalité politique une fois déclarée, mise en pratique par l’exercice du suffrage universel, la tendance de la nation est à l’égalité économique. Toute l’histoire le confirme : posez en principe l’inégalité des fortunes, l’inégalité politique en sera la conséquence ; vous aurez une théocratie, une aristocratie, société hiérarchique ou féodale. Changez maintenant la constitution politique, et de l’aristocratie passez au régime démocratique, la tendance sociale sera inverse : le système des garanties politiques conduira à la mutualité du garantisme économique, N’est-ce pas justement ce qu’entendaient les candidats ouvriers ! Mais c’est aussi ce que leurs concurrents de la bourgeoisie ne veulent pas. Nous aussi nous avons notre tartufferie libérale. Tel qui s’est fait poursuivre, à l’occasion des dernières élections, pour délit d’association illicite, disait au commissaire de police, chargé de la perquisition domiciliaire : Eh ! Monsieur, pouvez-vous oublier que si j’ai posé, ma candidature contre le Gouvernement, c’est afin d’empêcher celle d’un ouvrier ?… Qu’on s’en souvienne : entre l’égalité, ou le droit politique, et l’égalité, ou le droit économique, il existe un intime rapport, en sorte que là où l’un des deux est nié, l’autre ne tardera pas à disparaître. Les dictateurs qui ont fait les élections de 1863-64 ne l’ignoraient pas ; la Démocratie travailleuse, qui s’est prêtée de si bonne grâce à leur manœuvre, le savait-elle ?


II. Des circonscriptions électorales. — D’après la loi