Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/312

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mandat de refuser tout subside et de voter contre l’impôt.

« La seconde règle, en ce qui touche les finances publiques, est que l’impôt, réduit à sa juste mesure, soit également réparti entre les citoyens, en proportion directe de leur revenu. De là, le double problème de ce que l’on a appelé l’assiette de l’impôt et sa péréquation. Mais il a été vingt fois prouvé que, dans les conditions politiques faites au pays, l’impôt est réparti entre les citoyens précisément en raison inverse de leur fortune ou revenu. Pour la seconde fois, je demande au nom de mes commettants la réforme du système, je la demande de suite : sinon je proteste contre toute espèce d’impôt, je ne vote pas le budget. » .

Cela dit, le représentant démocrate, après avoir essuyé les murmures de l’assemblée et l’indignation du ministère, saluerait ses collègues et ne reparaîtrait plus. Qu’aurait-il à faire davantage ?

Il est évident, en effet, qu’un homme de l’opposition légale, si énergique de tempérament, si fort de langue que nous le supposions, ne procédera jamais, vis-à-vis du Gouvernement et du fisc, avec cette logique péremptoire empruntée au Manifeste des Soixante. La classe ouvrière, disaient-ils, a assez attendu ; il est temps de passer des espérances aux réalités. Et ils concluaient à une candidature ouvrière. Bonnes gens !

Est-il donc vrai qu’entre le système politique fatalement suivi par l’Opposition et le Gouvernement, et l’économie des dépenses, il existe une incompatibilité essentielle, en sorte que le pays soit condamné à voir toujours, son budget grossir et sa dette s’accroître, sans qu’il y ait à