Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 1.djvu/36

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teurs et leurs variations ? Les confessions de foi de la Réforme ont été jetées au panier, pendant que Rome a continué de chanter son Credo : compte-t-elle cela pour une victoire ?

Qu’est-ce que l’empire de Charlemagne, se posant au moyen âge en face de la papauté, trop heureuse d’être sa cliente ? — l’église politique, qui se reforme après une éclipse de 325 ans, par le démembrement du temporel. La papauté a-t-elle vaincu l’empire ?

Qu’est-ce que cette organisation du laïcisme, formée sous le nom de tiers-état, en dehors de la noblesse et du clergé, par l’établissement des communes ? — l’église industrielle, qui se constitue à son tour en regard du monachisme, comme l’empereur et le roi de France, les chefs de l’église politique, s’étaient constitués eux-mêmes en face du saint-siége. Le clergé s’est opposé tant qu’il a pu à l’établissement des communes : a-t-il vaincu le tiers-état ?

Qu’est-ce que l’institution des parlements ? — l’église du droit formée pour l’administration de la Justice, ayant sa juridiction en dehors de la juridiction épiscopale, ses écoles en dehors des séminaires, son droit distinct du droit canon. La Révolution a transformé les parlements : l’Église prétendrait-elle que c’est elle-même qui les a vaincus ?

Qu’est-ce que ce grand mouvement de la Renaissance ? — Encore une formation d’églises, pour le culte de la philosophie, des lettres, des arts, des sciences, et dont le premier mot est de faire abstraction du Christ et de sa religion. Abstraction du christianisme ! c’est toute la pensée de l’Organon de Bacon, c’est la