Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 1.djvu/408

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

6. De là, ensuite, réaction des citoyens contre le prince, antagonisme entre la société et le gouvernement.

7. De là, enfin, révolution, changement d’étiquette dans le pouvoir, sinon mort de la nation et de l’État. Tout cela est fatal.


Ces propositions sont liées l’une à l’autre par un rapport indissoluble. La nécessité de la première admise, celle des autres en découle ; leur ensemble constitue la métaphysique du gouvernement, tel qu’il s’exerce depuis l’origine des sociétés, et sauf les rares et illusoires réserves que le christianisme et la Révolution y ont introduites. La philosophie allemande a fait à son tour des variantes sur ce thème antique : elle ne l’a pas changé.

XIV

Questions.

Demande. — L’équilibre économique est la condition nécessaire de la moralité, par suite de la stabilité des gouvernements : ce principe est incontestable. Sans une balance des forces, services, valeurs, intérêts, l’État, si parfaitement organisé d’ailleurs qu’on voudra, marche à une ruine certaine ; avec cette balance, au contraire, quelle que soit sa constitution, il peut se modifier, jamais périr.

Ne semble-t-il pas dès lors que l’on puisse tenir pour indifférentes et inutiles ces questions qui ont rempli le monde de tant de tumulte, fait la gloire de tant d’écrivains, d’orateurs et d’hommes d’État, servi de prétexte à tant de révolutions : monarchie, aristocratie, démocratie ; gouvernement mixte, représentatif, parlementaire ; distinction des puissances en temporelle et spirituelle ; division des pouvoirs, législatif, exécutif, judiciaire ; distinction du souverain ou du prince ; unité ou dualité des chambres ; centralisation ou fédéralisme, administration