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mettre le comble à la négation, par une critique approfondie de l’économie sociale. Je pourrais aujourd’hui, sans plus d’orgueil, reprendre cette devise en transposant les termes, Ædificabo et destruam. L’exposition de l’idée révolutionnaire sera en effet le dernier coup porté à l’ancien régime.

Le principe à l’aide duquel nous allons donner force à la société, corps à l’État, moralité au gouvernement, fonder enfin la politique réelle, est le principe de la force collective indiqué par moi dans plusieurs publications, et dont je me propose de donner ultérieurement l’exposition complète.

Avec ce complément nécessaire, la méthode sérielle, dont je ne me suis jamais départi un instant, devient plus qu’une logique ; c’est une ontologie.

Du reste, je me tiendrai ici, comme toujours, dans la généralité du sujet. Ce que mes lecteurs attendent de moi, sur les différentes parties de l’éthique, ce sont des principes, non des traités. Les principes d’abord, dans leur simplicité féconde ; le développement se fera ensuite : les professeurs n’y manqueront pas.

Conformément à cette pensée, j’ai résumé dans un petit nombre de propositions élémentaires, et dans le style le plus simple, ce que je regarde comme la substance de toute la politique, c’est-à-dire de cette partie de l’économie sociale qui a pour objet l’origine des États, leur fondement à la fois réel et rationnel, leur organisation, leurs évolutions, leur objet et leur fin. De toutes mes études, commencées depuis près de vingt ans, c’est, avec la théorie de la liberté, celle qui m’a coûté le plus : puisse le lecteur trouver qu’elle ne cède point aux autres pour la clarté et la certitude.