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On appelle éthique ou morale, la science des mœurs, c’est-à-dire, des conditions formelles de la vie humaine et de sa félicité, aussi bien à l’état solitaire qu’à l’état social.

C’est la science du bien et du mal, allégorisée dans la Genèse par le fruit de l’arbre défendu.

III

Axiomes. — Outre les définitions, la science des mœurs suppose à priori la certitude d’un certain nombre de principes indémontrables ou principes premiers, parmi lesquels je me borne à citer les suivants :

1. Rien de nécessaire n’est rien : — principe de nécessité.

2. Rien ne peut être tiré de rien ni se réduire à rien : — principe de réalité.

3. Rien ne se produit en vertu de rien : — principe de causalité.

4. Rien ne se fait en vue de rien : — principe de finalité ou félicité.

5. Rien ne peut être balancé par rien : — principe d’égalité et de stabilité.

6. Rien ne peut être l’expression de rien : — principe de signification ou de phénoménalité.

7. Rien ne devient ni ne décline en zéro de temps : — principe d’évolution ou de durée.

8. Rien ne se compose que de parties : — principe de série ou de synthèse.

Toutes ces notions et propositions découlent logiquement de la conception de la vie et de ses modes. Elles sont de tous les systèmes et ne sauraient être contredites : nous allons voir où commencent les difficultés.