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Les partis sont comme les sociétés, comme l’homme. En vieillissant, ils reviennent à l’enfance. L’histoire du jacobinisme, depuis le 25 février 1848 jusqu’au 13 juin 1849, n’est qu’une succession de fautes. Mais c’est encore un aveu qu’il me faut faire, quelque pénible qu’il soit à mon amour-propre. La Révolution a été mieux servie par l’incapacité de ses agents qu’elle ne l’eût été par les moyens décisifs que je proposais. Depuis le 13 juin, nous en avons fini avec les partis et avec le gouvernement : cela vaut mieux que d’avoir rétabli les Montagnards à la place des doctrinaires et des jésuites. La force des choses ne nous laisse plus rien à faire. Il mondo va da se !


XIX


16 AVRIL :


EXPÉDITION DE ROME.


Mes lecteurs ont remarqué peut-être que les dates révolutionnaires de 1849 correspondent presque jour par jour à celles de 1848, offrant de plus avec celles-ci une opposition surprenante.

En janvier et février 1848, c’est la querelle parlementaire de l’opposition Barrot avec le ministère Guizot-Duchâtel. — En janvier et février 1849, nous retrouvons dans le Gouvernement la même lutte de prérogatives. Seulement, le rôle du personnage principal est changé. La première fois il combattait contre le gouvernement ; la seconde il combat pour le gouvernement

Le 21 mars 1849 offre une pareille coïncidence avec le 17 mars 1848. Ici, le parti démocratique vient couvrir de sa protection le pouvoir ; les clubs, à la nouvelle que le Gouvernement provisoire est menacé, envoient pour le secourir une manifestation de 150,000 hommes. — En 1849,