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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/187

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et reviens un jour plus sage, plus prudent que tu n’es.

Le pauvre Sébastien Vincent avait presque des larmes dans les yeux, lorsqu’il serra la main de son fils.

Maurice, lui, s’échappa de la chambre avec une nausée au cœur. Ce ne fut que lorsqu’il eut traversé la petite place du village et qu’il vit l’auberge : À la descente des chasseurs, la boutique de l’épicier Pérache, la forge du maréchal, toute cette petite vie qui, pendant tant d’années, avait enclos la sienne, ce ne fut que lorsqu’il, se retrouva à l’air libre dans cette paisible atmosphère bleuâtre des belles fins de journée qu’il reprit son calme. Il s’étonna même de n’avoir pas trop de tristesse. Il se retourna vers la maison d’école et il sentit qu’il la regretterait à peine. À Cherbourg, dans la chambrée froide et nue, il savait qu’il serait chez lui davantage que dans cette chaude demeure : ici, il n’y avait plus que science et poussière de livres, odeur de craie et de vieille encre. Son foyer, désormais, serait une tente errante parmi les déserts roses des Tropiques…

Comme il descendait vers Crécy, il se plut à