Aller au contenu

Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commune, l’allure générale, le mouvement. Comme l’on sent bien que ce sont les mêmes hommes qui ont fait cela ! Vous trouverez jusqu’à des phrases pareilles dans ces couplets pour lesquels on se bat, une même ardeur guerrière qui distingue parfaitement une Marseillaise, par exemple, de la majesté un peu empesée d’un God save the King. Quoi que vous en ayez, nos trois chants ont une marque commune, c’est qu’ils sont français. Voilà, mon cher Nangès, ce que ni un royaliste ni un socialiste ne reconnaîtront, mais ce qui est à mes yeux la raison même du débat.

Ils suivirent des promeneurs qui entraient aux Invalides et ne trouvèrent pas vulgaire de pousser jusqu’au tombeau de l’Empereur. La foule se découvrait, suivant l’usage respecté, mais nos deux promeneurs, étant trop mêlés à cette foule, n’eurent pas le loisir de remarquer son recueillement vrai, son respect, qui contrastaient singulièrement avec la frivolité gouailleuse que les étrangers croient volontiers reconnaître en elle.

Comme ils quittaient la chapelle, Servat ne put s’empêcher de réciter à mi-voix ces vers de Hugo, Waterloo, depuis : « L’homme in-