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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/240

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des pays où les moyens d’action sont en somme analogues, me font croire à votre pleine réussite.

— Quand devrai-je partir, mon colonel ? demanda Nangès.

— Vers la fin de septembre. Vous avez encore le temps de faire les manœuvres avec le deuxième corps, si le cœur vous en dit !…

Le soir même, Timothée retrouvait aux bureaux du journal son vieux maître Servat. Il lui annonça que sa désignation pour la Mauritanie était chose faite.

— Eh bien ! tenez, s’écria Servat, lisez cela. C’est intéressant pour vous.

Et il tendit à l’officier un journal du soir…

Il faudrait, pour expliquer certains heurts de la conscience française, pouvoir rendre l’indifférent mépris avec lequel Nangès parcourut l’article que désignait Servat. Il y était question de l’« enfer mauritanien », des « énergies qui se gaspillaient là-bas en pure perte ». « Qu’est-ce que la France va faire dans ce désert meurtrier ? disait l’auteur de l’article. Quand cessera cette fièvre d’occupation inféconde qui nous agite, — car ce sont des territoires incultes, des déserts improductifs que l’on veut conquérir… Méfions-nous… Après