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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/307

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cloîtres de nos pays. Une petite cour carrée encombrée de pierres, de piliers trapus, massifs, carrés, un large promenoir où s’ouvrent les portes basses des cases. Aucun ornement, aucun effort d’art, mais la beauté apparaît quand on se laisse noyer par le silence ou que l’on observe, à travers les piliers, les jeux de l’ombre et de la lumière.

« Cette vie d’Afrique, se disait Maurice, notre vie si simple et nue, si frugale, notre pauvre vie d’Afrique, voilà bien son image. Les hommes qui ont construit cette mosquée étaient plus préoccupés de méditations divines ou de guerres humaines que des vanités de l’art. Et nous, ne sommes-nous pas un peu comme eux, qui ne vivons que sur nos forces intérieures ? »

Il n’y a même pas de ciment ni de mortier à Char. De simples pierres posées les unes sur les autres. Des angles droits, des lignes droites. Devant cette rusticité, Maurice en arriverait vite à ne plus comprendre Sainte-Sophie.


Le capitaine Nangès marchait sur Idjil quand il reçut des nouvelles alarmantes de son officier, le lieutenant de Sernonne. Il avait envoyé