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Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/67

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C’est une des merveilles du monde. C’est dans cette ville que se trouve un phare qui n’a pas son égal dans le monde entier, et que rien ne peut surpasser en solidité.

Il est construit en pierres ponces cimentées dans du plomb, de sorte qu’elles ne peuvent jamais se détacher l’une de l’autre. La mer bat ses flancs du côté Nord.

Il y a un mille de distance par mer du phare jusqu’à la ville, et trois milles par terre. La hauteur du phare est de trois cents aunes. Cette aune est de trois empans. En un mot, sa hauteur égale la taille de cent hommes, dont quatre-vingt-seize n’atteindraient que la coupole, et sa coupole est de quatre tailles d’homme. Et depuis la base jusqu’à l’étage du milieu, il y aurait soixante-dix tailles d’homme, et de l’étage du milieu jusqu’à la coupole — vingt-six. On y monte par un escalier en pente douce, comme cela se fait d’ordinaire dans les clochers. Le premier escalier arrive jusqu’à la moitié de l’édifice, et puis il commence à se rétrécir.

Dans l’intérieur du phare et sous l’escalier, se trouvent des chambres habitées. Depuis l’étage central jusqu’en haut, le phare se rétrécit au point qu’un homme y passe librement ; les marches aussi deviennent beaucoup plus étroites que celles de la partie inférieure de l’escalier.

De chaque côté du phare il y a des ouvertures pour laisser pénétrer la lumière, afin que l’on puisse voir où l’on met les pieds.

Ce phare constitue une merveille du monde, par sa hauteur et sa solidité. On y allume du feu jour et nuit, pour qu’il soit vu des vaisseaux et qu’il leur