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Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/73

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demandèrent à être renvoyés dans leur patrie, mais les inspecteurs les retinrent et en firent part au roi, qui se trouvait alors à Rome.

Le roi envoya une quantité de Brahmines, de sorciers et d’astrologues, auxquels il ordonna de faire tout leur possible pour arrêter ce fléau. Ils commencèrent donc à brûler de l’encens et à élever leurs prières vers le Seigneur du Zodiaque Supérieur, Saturne, mais ce fut en vain. Ils continuèrent ainsi à invoquer tous les dieux à tour de rôle, jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à Mars, auquel ils témoignèrent un respect exagéré, le priant pendant plusieurs nuits. Ce dieu, les ayant entendus, leur dit : « En des temps reculés cette contrée a été habitée par un peuple que les mots ne peuvent décrire. » Alors ils lui firent de nouveaux sacrifices et redoublèrent de zèle par leurs prières, en lui promettant de construire une ville qui porterait son nom, de la mettre sous sa protection et de lui ériger une statue. Mars y consentit et leur traça, sur le lieu même, un plan de la ville qu’ils devaient construire sur la montagne et dans la plaine, en leur commandant d’en jeter les fondations sur les lignes tracées par lui. Quand le temps fut trouvé propice par les astrologues, les ingénieurs commencèrent les travaux et érigèrent, avant tout, un temple dédié à Mars (temple qui se trouvait à l’Orient du marché aux poissons). Puis ils instituèrent une fête en son honneur, qu’ils célébreraient tous les ans. À côté de ce temple on construisit des thermes splendides avec de l’eau chaude qui jaillissait de la montagne et qui y passait par un canal. Le peuple y était admis gratis pendant les fêtes de Mars. Tous les habitants de cette ville fêtaient