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ÉPISODES


Le jour des vains passés à l’Occident pâlit,
L’horizon violet se fonce en crépuscule
Vague où ma Vie antérieure s’abolit ;

La Nuit impérieuse et sainte s’accumule
Sur la ruine vespérale et sans échos
Où le soupir épars d’un rêve se module ;

De la Terrasse en fleurs hautaines sur les eaux
Le vieux marbre effrité comme un songe qui croule
Tombe jusqu’à la mer murmurante de flots.

Ta chevelure en nappe blonde se déroule
Avec l’odeur des algues rousses et des fleurs
Et l’éternel ramier en nos âmes roucoule,

Et c’est ici le but des rencontres d’ailleurs
La route vers la mort s’éclaire et se dévoile
Et voici pour mon guide à des Pays meilleurs :

Ton nimbe sidéral dans la Nuit qui s’étoile.