Page:Régnier - Épisodes, 1891.djvu/18

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À la source des seins impérieux et beaux
J’ai bu le lait divin dont m’a nourri ma Mère
Pour que, plus tard, mon Glaive étrange et solitaire
Ne connût pas la honte aux rouilles des fourreaux ;

À travers la grille d’or torse et les ventaux
D’un casque à qui s’agriffe au cimier la chimère
J’eus une vision vermeille de la Terre
Où les cailloux roulaient sous les pas des Héros ;

Et, fidèle à la gloire antique et présagée,
J’ai marché vers le but ardu d’un apogée
Pour que, divinisé par le culte futur

Des Temps, Signe céleste, au firmament, j’élève,
Parmi les astres clairs qui constellent l’Azur,
Une Étoile à la pointe altière de mon glaive.