Page:Régnier - Épisodes, 1891.djvu/26

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Au sommet de la proue où veille un bélier d’or
En spirales dardant le défi de ses cornes
S’évanouirent au vent d’Est les gammes mornes
Dont le Pilote berce un regret qu’il endort ;

Les écumes des mers sont des toisons encor
Qu’éparpilla le saut astral des Capricornes.....
Et c’est la vieille vie où s’accoudait aux bornes
Le bucolique rêve en un autre décor ;

L’air pastoral évoque un soir où l’on débrouille
L’écheveau d’hyacinthe au bois de la quenouille
Et le thyrse du pampre crispé qui l’étreint,

Car ce joueur, enfant, incisa les écorces
Et fut Pâtre, avant de guider au port lointain
La proue où le bélier darde ses cornes torses.