Page:Régnier - Épisodes, 1891.djvu/40

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Ô roses du Jardin et des aubes vaillantes
Que n’avez-vous fléchi les Princesses, ô fleurs,
Et voici les amours et les femmes d’ailleurs
Dont les lèvres aussi comme vous sont sanglantes ;

Le fard teinte le nu des bustes où se tord
La guirlande qu’y nouèrent des mains brutales,
Et c’est le cortège impérieux des Omphales
Pour qui file au rouet le Héros qui s’endort.

Et sous les hauts bocages architectoniques,
Parmi les lis éclos en le Jardin de rois,
Ce sont les Dalilas cachant sous leurs tuniques

D’hyacinthe l’éclair d’acier des ciseaux froids
Et qui vont, graves, emmêlant entre leurs doigts
Le noir trésor des chevelures héroïques.