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LE JARDIN D’ARMIDE

Blanche comme les lis des Jardins endormis,
Et l’éveil ingénu des âmes, ô l’Aurore
Neigera-t-elle encore au pavé des parvis
Où sommeille un écho dans le marbre sonore ?

Les Gardiens puérils chaussés de patins d’or,
Vêtus du lin filé par les Vierges assises,
À l’aube de ce jour ouvriront-ils encor
La Porte merveilleuse et les serrures mises ?

Pour que, des colombiers et des lacs de cristal,
Les cygnes blancs et les colombes des prairies
S’en viennent, vol éblouissant, à ce signal,
Sur les marches manger l’orge de pierreries ?