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Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/111

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se referma pas. Un sursaut indicible mit debout Madame d’Heurteleure. Pieds nus, elle se glissa dans le couloir, son mari descendait l’escalier, elle le suivit. Au rez-de-chaussée il continua à descendre, les marches s’enfonçaient dans l’ombre. Elle entendait au fond des corridors souterrains le pas qui la précédait. On était dans les antiques substructions du vieil hôtel. Les murs suintaient, on passait sous des voûtes arquées. Un dernier escalier creusa sa vrille dans le roc. Au fond vacillait encore sur la paroi luisante la lueur de la petite lampe disparue. Penchée, Madame d’Heurteleure écouta. Un grincement monta jusqu’à elle et la lumière s’éteignit. Au bas s’ouvrait une chambre circulaire. Un pan de mur entr’ouvert découvrait un étroit boyau. Elle avança encore. Au bout, en tâtant, elle reconnut une porte imperceptiblement entrebâillée. Elle ouvrit. M. d’Heurteleure était assis à terre auprès de sa petite lampe dans une sorte de trou carré, voûté et dallé, il regardait et restait immobile, les yeux grand ouverts. Il la regardait et ne la voyait pas. Une odeur nauséabonde sortait du caveau ; sur la pierre, hors de l’ombre, s’étalait, verdie déjà, une main dé-