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Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/156

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LA MAISON DU BEL-EN-SOI DORMANT

Hermas habitait seul une maison isolée au bout du vieux jardin, non loin d’immenses étangs, à l’endroit où le parc devenait forêt. A travers les eaux mortes du marécage et les futaies latérales, une interminable allée d’antiques arbres conduisait à un rond-point d’où l’on avait devant soi la somptueuse demeure au delà d’une vaste cour qui la précédait. Les pavés de grès gris se mélangeaient de quelques-uns qui étaient un peu rosés. Le soleil y faisait scintiller des micas et, après la pluie, une fraîcheur en émanait ; alors les fers dorés de la haute grille luisaient plus clairs et les deux lanternes suspendues de chaque côté de la porte oscillaient au moindre vent. Leur dorure forgée encadrait les tailles en biseau de leur cristal ; la nuit, on ne les allumait plus, car Hermas n’était point hospitalier.

On ne savait rien de lui, et comme être hau-