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Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/181

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naies y scintillaient ; quelques-unes luisaient entre les doigts de la main fermée ; il avait dû commencer à les jeter dans l’eau, car on en distinguait, à travers la transparence, qui reposaient sur le fond de sable de la source. L’homme dormait toujours. Hermagore ramassa la bourse et, ayant marché toute la nuit et une partie de la matinée, il arriva vers midi en vue d’une ville.

Les maisons se groupaient autour d’un vaste dôme accompagné d’autres plus petits. Des palais bordaient un large fleuve traversé de ponts bombés ; les arbres se mêlaient aux maisons ; parfois ils s’alignaient en longues avenues ou se répandaient en jardins. Des eaux y miroitaient. Les rues vaquèrent, désertes à cause de la chaleur.

D’immenses cimetières entouraient la ville ; on eût dit des forêts, un cyprès se dressant à chaque angle de chacune des tombes qui étaient toutes en pyramides ou de blocs carrés de pierre. Les premières, celles des femmes, ornées de roses. Le parfum du lieu, par ce mélange de fleurs et de feuillages, se composait à la fois amer et doux comme la mort même. Là-bas une