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Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/207

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obsèques. L’ignorance universelle du cérémonial rendait toute cérémonie dangereuse ; les difficultés de rang lui paraissaient redoutables ; certains cas s’y présentaient de nature à ce qu’on recourût à une compétence autorisée ; on n’en avait rien fait ; aussi respecterait-on même les préséances les mieux établies, et il se rengorgeait, pronostiquant des accrocs et des péripéties.

Enfin les huissiers annoncèrent le duc Hans, il s’avança ; on fit cercle ; il y eut des saluts et des condoléances et on commença à s’écouler ; je sortis le dernier.

Le cercueil reposait dans le vestibule sous un catafalque, parmi des lumières ; les épées des gardes scintillèrent ; les hallebardes heurtèrent les dalles ; huit porteurs enlevèrent la lourde bière. On suivit.

Le château développait sa façade monumentale en face du parc. Les fenêtres écartelaient leurs vitres claires ; les balcons bombaient leurs ferrures contournées ; les niches abritaient des statues ; les colonnes de marbre fleurissaient leurs chapiteaux ouvragés. Les jardins étaient déserts avec leurs tapis de pelouses couverts à plat de larges crêpes noirs ; des trépieds de