Aller au contenu

Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ques. Consulté, j’en donnai l’ordre. La première était vide : aux volières, pas un oiseau ; les cordes de la mandoline, cassées, un livre ouvert à une page arrachée. Dans la salle à manger un verre renversé rougissait la nappe.

On arriva aux salons. Portes closes. On les enfonça. Chacun se pressa pour voir. Nous entrâmes. Personne. Mais dans le grand boudoir en rotonde, où leur colère avait brisé tous les miroirs, on trouva, seules, les cheveux épars, accroupies ou couchées, nues, les neuf plus belles dames de la ville, qui, chacune, avaient cru sans doute y venir en secret et s’y trouvaient réunies par le caprice singulier de leur unique, multiple et alternatif Amant.