Aller au contenu

Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lumière. Il y faisait un jour verdâtre et transparent.

Ce fut là qu’elle entretint pour la première fois M. d’Amercœur au sujet de M. de Nouâtre. Elle le dépeignit comme un homme à manies, mais érudit et charmant, d’une science prodigieuse et d’un goût raffiné. D’ailleurs vivant fort solitaire, absent pour de fréquents voyages, grand amateur de livres, de médailles et de pierres gravées.

M. d’Amercœur, sans s’expliquer sur le détail de sa rencontre avec M. de Nouâtre, en parla comme d’une occasion où celui-ci s’était montré fort serviable et accepta de Madame de Ferlinde l’offre qu’elle lui fit d’aller ensemble, lui remercier son compagnon de route, elle revoir un ami qui la négligeait depuis quelque temps. Au jour dit ils se rendirent donc chez M. de Nouâtre.

Dès l’entrée, au centre du vestibule, on remarquait un bronze antique qui représentait un Centaure. Le large poitrail bombait ses muscles ; la croupe ronde luisait ; les flancs semblaient palpiter ; le sabot levé attendait et le monstre équestre d’un bras agile élevait au-dessus de