Aller au contenu

Page:Régnier - Les Médailles d’argile, 1903.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Semblent ruer de l’or au fond de la fournaise

Et chacun y reprend sa forme.

Et chacun y reprend sa forme.Deux tisons
Deviennent tout à coup ces deux Serpents qui sont
Ceux même dont l’enfant, de ses mains réveillée,
Etouffait au berceau les gorges écaillées.
Fuyez ! Voici le Chien funèbre au triple aboi
Dont l’infernal Dompteur a fait taire les voix ;
Et l’Hydre lernéenne aux cent têtes jumelles,
Venimeuse, arrogante et pestilentielle,
Qui, grasse de limon putride et lourde d’eau,
Traînait son ventre flasque et ses visqueux anneaux
Et qui, ivre de flamme et saoule d’incendie,
Tout à coup déroulée et brusquement grandie,
Faite de fange blême et de squames d’argent,
Obscène, fabuleux, innombrable et changeant,
Dresse son corps ardent, Monstre hécatoncéphale !
Les sinistres Oiseaux tués sur le Stymphale,
Horde criarde, aux becs rapacement ouverts
Pour ronger la charogne et déchirer les chairs,
Rouvrent au ciel brûlant leurs ailes de fumée
Le Lion dont le souffle épouvanta Némée
Fronce son mufle roux et crispe son poil d’or.
Le Dragon fabuleux, du philtre qui l’endort