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Page:Régnier - Les Médailles d’argile, 1903.djvu/245

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les passants du passé

LE GALANT ÉMIGRÉ


Dans le cadre d’acier où l’a peint le pinceau
Qui lui poudra la tête et lui bleuit la joue
Sa bouche s’enjolive et s’arque d’une moue
De galant officier qui se sait tendre et beau.

Sur l’uniforme blanc à parement ponceau,
Comme un papillon noir voltige, rôde et joue
Le ruban qui retient la perruque qu’il noue…
L’amour partout pour lui alluma son flambeau.

La Révolution passa comme un torrent
À ses pieds ; il l’enjambe, émigre et vit errant ;
Maint bel œil tour à tour captive l’infidèle,

Et, dans le cadre, on voit des cheveux, au revers,
Enlacer, blonds et bruns, au chiffre qui les mêle,
L’alphabet abrégé de ses amours divers.