Les feux ont séché l’herbette ; |
1823.
ESSAI ANALYTIQUE SUR LE PARADIS PERDU
DE MILTON.
Dî quibus imperium est animarum, umbræque silentes,
Et Chaos et Phlegeton, loca nocte silentia latè,
Sit mihi fas audita loqui…
C’est avec raison que l’on considère Milton comme un des plus grands génies qui aient jamais existé. Il est sans contredit le prince des poètes anglais ; et sa supériorité s’étend même sur la plupart de ceux qui ont excellé dans la poésie. Quoiqu’inférieur à Homère et à Virgile dans la totalité du poème, néanmoins il les surpasse dans quelques parties. Le sujet qu’a choisi Milton prête à un merveilleux plus sublime que celui de la fable ; cependant cette sublimité même le mettait dans l’impossibilité d’inventer les événements, d’une manière qui répondît exactement aux opinions reçues sur ce sujet. S’il eût gardé toute l’exactitude de la révélation, il aurait été indubitablement exposé à ne