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Page:Répertoire national ou Recueil de littérature canadienne, compilé par J Huston, vol 1, 1848.djvu/202

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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


 
« Mes fils, en eux, vainement on se fie,
« C’est un avis, je vous le dis tout bas ;
« Comme étrangers, certes on s’en défie,
« Vous le savez, ça va du même pas.

« Des fils du sol ils combattent la cause,
« Sans toutefois vous procurer le tort,
« Peuple conquis ! voilà, dit-on, la clause
« Qui désormais empire votre sort :
« Malgré l’horreur qu’un tel destin inspire,
« Veillez, mes fils, veillez jusqu’au trépas.
« De leurs efforts osez toujours vous rire,
« Vous le savez, ça va du même pas. »


1831.

AGAR DANS LE DÉSERT.


[Agar, renvoyée par Abraham à la demande de Sara, s’éloigne avec son fils Ismaël. En traversant le désert de Bersabée, la fatigue et la soif les contraignent de s’arrêter.]

AGAR.

 
Où dois-je diriger une marche incertaine ?
Dans ces déserts brûlants je me traîne avec peine ;
Le sable sous mes pas semble toujours mouvoir.
Je voudrais avancer ; je n’en ai le pouvoir.
Et mon fils, mon cher fils, près de perdre la vie,
Si sa cruelle soif ne peut être assouvie !

(Regardant de tous côtés,)

Point de fruits… point de source… et la terre et les cieux,
Refusent leurs faveurs à ces climats affreux.

ISMAËL.

Ma mère, apaise un peu la soif qui me tourmente :
De moment en moment je la sens qui s’augmente.
agar ( après l'avoir calmé, continue ses recherches).
Point d’eau — cherchons encor. — Puissé-je en découvrir !
— Plus d’espérance. — Ô ciel ! faut-il le voir périr ?

ISMAËL.

Ah ! ma mère, reviens… Je souffre plus encore…
Je suis plus consumé du feu qui me dévore…