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Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/127

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brâsé de cette piété qui élève l’ame au-dessus des afflictions humaines. Qu’on se figure une assemblée de quinze ou vingt personnes, à cinquante pieds sous la neige, à genoux devant un bloc de glace, servant d’autel et éclairé par une lampe funèbre, un vieillard de soixante-dix ans, électrisé par la piété et le malheur, essayant encore de nous encourager à la patience et à la foi ; mais livré à des pressentimens funestes, terribles, et qui ne devaient que trop se réaliser. Je n’oublierai jamais ces paroles si fort accomplies ! « Nos malheurs seront grands, s’écriait-il d’un ton prophétique ; que celui d’entre vous qui a cru n’éprouver qu’une tribulation passagère, qui a pensé que la raison pût triompher d’une soldatesque effrénée, se détrompe. La vertu sera com-