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Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/142

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Il me parlait de son désir ; je l’entretenais de mes craintes, et encouragés l’un par l’autre, nous fîmes trois lieues avec cette légèreté que donne l’espérance. Ce brave homme connaissait parfaitement la montagne ; nous évitâmes les postes Russes, et parvînmes bientôt aux Etangs glacés ; je devins alors le guide moi-même. Mes yeux pouvaient s’égarer sur cette plage immense d’une teinte uniforme et resplendissante ; mais le cœur d’une mère est une boussole sûre ; il me conduisit droit à la grotte. Je connaissais les moyens d’y descendre, et je voulus passer devant mon guide, dont la vue était éblouie par la neige ; il ne le voulut point souffrir, et j’attendis que ses yeux se fussent accoutumés à la teinte sombre où nous allions nous trouver. Nous nous enfonçâmes seulement jus-