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Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/349

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grins, et j’eusse passé au sommeil du néant, sans l’avoir prévu, quand un bras me saisit, m’arrête ; je reconnais à peine Ernest qui profère ce seul mot : mon amie ! Titre si doux quand on est heureuse, et si cruel quand on le croit l’effet de la pitié ! « Votre amie, m’écriai-je égarée, vous n’en devez avoir qu’une ; qu’elle soit heureuse, et moi… » A ces mots, je fis encore involontairement un mouvement vers le gouffre.

Ernest s’efforça de me calmer ; ma douleur était néanmoins tranquille ; Mes larmes coulaient avec abondance sans que ma voix en fut altérée et mon être semblait se décomposer sans effort par l’absence irréparable d’une moitié de moi-même. J’essayai cependant de vaincre ma douleur, et je pris la fermeté nécessaire pour rompre, par un récit fidèle, la chaîne

  Tome II.
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