Paolo. Il m’abusa long-tems en m’assurant
que ces portraits étaient pour
toi, qu’éloignée forcément par des
affaires majeures, tu avais besoin de
consolation. Cette seule pensée me
faisait céder sans effort, et je fus
le premier à me prêter à l’avancement
de ces ouvrages. Il en expédia
en peu de tems plusieurs pour l’Allemagne,
l’Italie et l’Angleterre ; mais
je remarquai qu’il n’en fit passer
aucun en Pologne ; ce qui me confirma
dans l’opinion de sa sincérité ;
car je pensais bien que tu ne pouvais
être dans ta patrie.
» Je m’apperçus bientôt qu’on me mettait à un régime extraordinaire ; on me baignait chaque matin, on retranchait de ma nourriture imperceptiblement. Paolo me comblait de caresses ; mais quelle différence avec celles de ma mère ! je frissonnais dès