sowitz, à Ust, avec mon Edvinski, et
l’on juge si j’étais disposée à renvoyer
mon libérateur ! Deux fois sauvée par
lui, par un être charmant, aussi étonnant
par ses qualités que par sa présence
d’esprit et son courage, était-il
possible de dissimuler l’impression
profonde qu’il m’avait faite ? J’en
convins avec transport, et lui donnai
par cet aveu naïf le premier prix de
son courage et de sa loyauté.
Je dois l’avouer pourtant, au milieu de ces sensations douces, je ne passai point le seuil de mon pays natal, sans un serrement de cœur, une douleur très-vive : et quelque cruauté que j’y aye éprouvé, un sentiment indéfinissable m’entraîne toujours vers ce sol adoré. Nous ne pûmes arriver à Ust que le soir ; Edvinski était fatigué, le pauvre animal, jadis notre compagnon de voyage, étant resté