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» moi qui veux être calme en ce moment ».

Cet excès d’impudence me rendit entièrement à moi-même ; je jettais des cris de fureur ; je me débattais. Sans s’émouvoir, le Baron posa sa main sur ma poitrine ; nouvelle commotion indicible qui me jetta dans un état de langueur que je ne puis définir. O honte ! ô opprobre du cœur humain ! Dois-je convenir que cet état était presque délicieux, que le passé avait disparu, que mes songes étaient enchanteurs, et qu’un être âgé et hideux, me semblait paré des graces de la jeunesse et de la beauté ? Le Baron parut jouir un instant en voyant mes regards si différens de ceux de la veille ; il parcourut mon sein d’un air de volupté, quoique distrait, puis il ajouta : « Je ne veux pas tout devoir au délire ; demain nous nous