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Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/168

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DE PHYSIQUE.

quelle que soit la cause de cette dilatation, enlève du calorique aux corps environnans ; et au contraire, tout corps dont le volume se resserre, quelle que soit de même la cause de cette contraction, cède de son calorique aux corps environnans. Lorsqu’on dilate l’air renfermé sous un récipient, en faisant le vide au moyen de la machine pneumatique, un thermomètre, placé au milieu de cet air, baisse à l’instant ; si au contraire on comprime l’air, on verra le thermomètre monter. Ordinairement ces variations du thermomètre n’excèdent guères un ou deux degrés ; mais il paroît que la quantité de chaleur absorbée ou dégagée dans ces expériences, surpasse de beaucoup celle que l’on pourroit conclure de la simple indication du thermomètre ; car elle doit correspondre à une différence de température beaucoup plus grande à l’égard de l’air, que par rapport à l’instrument, dont la masse l’emporte considérablement sur celle de l’air ; et d’ailleurs, les corps voisins restituent, en partie, la chaleur qui a disparu, ou dérobent de celle qui s’est dégagée ; ce qui tend encore à diminuer l’effet indiqué par le thermomètre.

149. Ici revient le même partage d’opinions entre les physiciens, dont les uns pensent que la quantité de chaleur qui disparoît dans la dilatation, se combine avec le corps, et que celle qui reparoît dans la condensation, se dégage de la combinaison ; tandis que les autres, pour expliquer les mêmes effets, supposent que la capacité de chaleur augmente lorsque le corps se dilate, et diminue lorsqu’il se condense, Dans le cas d’une dilatation toujours croissante,