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Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/210

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DE PHYSIQUE.

L’expression obtenue par Clairault conduit à cette conséquence singulière, que quand même l’attraction du tube capillaire auroit une intensité moindre que celle de l’eau, pourvu que cette intensité ne fût pas deux fois plus petite, l’eau ne laisseroit pas de monter.

193. À l’égard de l’abaissement du mercure au dessous de son niveau, lorsqu’on y plonge un tube capillaire, on a supposé qu’il provenoit de ce que les molécules de ce métal liquide s’attiroient beaucoup plus fortement les unes les autres, qu’elles n’étoient attirées par le tube ; et effectivement, dans cette hypothèse, on doit avoir des effets contraires à ceux qui ont lieu par rapport aux liquides ordinaires.

Mais les expériences faites à Metz, par le professeur Casbois, prouvent que quand le tube et le mercure sont l’un et l’autre parfaitement desséchés, le métal s’élève au-dessus du niveau, comme les liquides aqueux. Ce physicien a soudé ensemble deux tubes de verre, dont l’un, qui avoit un diamètre sensible, sur une longueur d’environ trois pouces, étoit fermé à l’une de ses extrémités ; l’autre extrémité, qui étoit ouverte, communiquoit avec un tube capillaire d’environ ¼ de ligne de diamètre, et d’environ 36 pouces de longueur. L’ensemble des deux tubes étoit courbé à l’endroit de leur jonction, comme dans le syphon, et le tube capillaire se replioit vers son extrémité, qui portoit un réservoir en forme de boule ouverte, comme dans plusieurs des baromètres ordinaires. On a rempli le tout de mercure, que l’on a fait bouillir, à plusieurs reprises, pour le dépouiller, autant qu’il étoit possible, de son humidité. Ayant ensuite dis-