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Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/328

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DE PHYSIQUE.

séparent de ce fluide par l’effet du refroidissement ou de quelque autre cause, elles se rapprochent et tendent vers leur retour à l’état de liquidité ; et lorsque leur pesanteur spécifique, qui se trouve augmentée, est seulement à peu près égale à celle de l’air, elles restent suspendues dans cet air, sous la forme de brouillards ou de nuages. Mais si leur condensation devient assez grande pour que les gouttes d’eau qui en résultent ne puissent plus être soutenues par l’air, cette circonstance détermine leur précipitation, qui, dans les cas ordinaires, produit une pluie plus ou moins abondante.

326. La neige provient d’une semblable précipitation, dans laquelle l’eau est réduite en très-petits globules qui se congèlent au milieu d’un air froid, et, se réunissant plusieurs ensemble pendant leur chute, arrivent à terre sous la forme d’une espèce d’étoile à six rayons (204), si leur cristallisation s’opère au milieu d’un air calme, ou sous la forme de flocons irréguliers, si l’agitation de l’atmosphère donne lieu aux cristaux de se heurter et de se réunir en groupes.

327. La grêle diffère de la neige par plusieurs circonstances, dont une des plus remarquables est l’époque même de sa formation, qui n’a lieu que pendant les saisons chaudes. Elle provient d’une eau de pluie dont les gouttes se congèlent par l’effet de la température très-froide qui règne alors dans les hautes régions de l’atmosphère. Ces globules de glace présentent ensuite aux molécules aqueuses qu’elles rencontrent sur leur trajet, des espèces de noyaux dont le contact détermine ces molécules à se congeler elles-mêmes, et à s’arranger par couches concentriques autour du noyau