Aller au contenu

Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/445

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
394
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

puisque la distance elle-même se trouvera diminuée, en sorte que cette quantité deviendra nulle si l’on suppose l’épaisseur du verre infiniment petite.

433. Comme le verre n’est jamais parfaitement imperméable au fluide électrique, il y a toujours une certaine quantité de fluide vitré ou résineux qui pénètre un peu dans l’épaisseur de la bouteille, où elle est comme refoulée, pendant que celle-ci s’électrise. Au moment où l’on décharge la bouteille, cette portion de fluide reste engagée dans le verre, par une suite de la force coercitive, en sorte qu’elle n’entre pour rien dans l’effet qui se produit alors. Mais ensuite ses molécules se dégagent les unes après les autres, et passent dans la garniture où elles déterminent une nouvelle disposition à donner la commotion, quoique dans un degré beaucoup plus foible que la première fois. C’est ce qu’éprouvent souvent ceux qui ayant fait l’expérience de Leyde, et croyant la bouteille entièrement déchargée, la reprennent au bout d’un instant ; et portant de nouveau le doigt à la boule qui termine le crochet, sont surpris de recevoir encore une commotion ; ce qui peut avoir lieu à plusieurs reprises, par des degrés toujours décroissans.

434. Lorsqu’on veut décharger la bouteille, sans aucune commotion, on se sert d’une verge de cuivre efh (fig. 44, Pl. VII), recourbée en arc et terminée par deux boules, à laquelle on a donné le nom d’excitateur. On la prend dans la main, à l’endroit f de sa courbure ; on pose la boule h sur quelque point de la garniture extérieure de la bouteille, puis on approche la boule e de celle qui termine le crochet, et l’on produit