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Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/452

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DE PHYSIQUE.

électrisé positivement pour se porter vers la pointe qui, étant dans l’état opposé, attiroit à elle ce fluide. Tremery, ingénieur des mines, d’un mérite distingué, a imaginé, pour résoudre ces difficultés, une hypothèse très-admissible, qu’il a confirmée par des expériences ingénieuses[1]. Suivant cette hypothèse, la force coercitive des corps idio-électriques, c’est-à dire, la résistance qu’ils opposent au mouvement du fluide électrique dans leur intérieur (400), ne seroit pas la même pour les deux fluides vitré et résineux, en sorte qu’il pourroit bien se faire que, dans certains corps, elle fût incomparablement plus grande, relativement à l’un des fluides, que par rapport à l’autre. L’air atmosphérique seroit dans ce dernier cas, et opposeroit une très-grande résistance au mouvement du fluide résineux, tandis qu’il ne résisteroit pas, à beaucoup près, avec la même force, au mouvement du fluide vitré.

D’après cette hypothèse, lorsqu’on emploiroit l’appareil que nous avons décrit, il arriveroit qu’au moment de la décharge le fluide vitré sortiroit du conducteur amb, pour aller se réunir au fluide résineux qui seroit maintenu autour du conducteur cnd, par la force coercitive de l’air ; et son passage à travers la carte auroit lieu au point t, situé immédiatement au-dessous du point n, ce que nous avons vu être conforme à l’expérience.

Maintenant si, par l’effet d’une cause quelconque, comme seroit celle qui apporteroit un changement

  1. Journal de Phys. ; floréal an 10, p. 357 et suiv.
Tome i.
C c