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Page:Rabelais - Gargantua et Pantagruel, Tome II (Texte transcrit et annoté par Clouzot).djvu/99

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trouillogan

Je suis d’ailleurs empêché[1].

panurge

Merde en mon nez ! Dea[2] ! si j’osasse jurer quelque petit coup en[3] cape, cela me soulagerait d’autant. Or bien, patience ! Et donc, si je suis marié, je serai cocu ?

trouillogan

On le dirait.

panurge

Si ma femme est prude et chaste, je ne serai jamais cocu ?

trouillogan

Vous me semblez parler correct.

panurge

Écoutez.

trouillogan

Tant que voudrez.

panurge

Sera elle prude et chaste ? Reste seulement ce point.

trouillogan

J’en doute.

panurge

Vous ne la vîtes jamais ?

trouillogan

Que je sache.

panurge

Pourquoi donc doutez-vous d’une chose que ne connaissez ?

trouillogan

Pour cause.

panurge

Et si la connaissiez ?

trouillogan

Encore plus.

panurge

Page, mon mignon, tiens ici mon bonnet : je te le donne, sauve[4] les lunettes, et va en la basse cour[5] jurer une petite demi-heure pour moi. Je jurerai pour toi quand tu voudras. Mais qui me fera cocu ?

  1. Embarrassé.
  2. Vraiment.
  3. Sous.
  4. Sauf.
  5. La cour basse (du château)