Aller au contenu

Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Sont ce fatales destinées ou influences des astres qui voulent mettre fin à tes ayzes et repous ? Ainsi ont toutes choses leur fin et periode, et, quand elles sont venues à leur poinct suppellatif, elles sont en bas ruinées, car elles ne peuvent long temps en tel estat demourer. C’est la fin de ceulx qui leurs fortunes et prosperitez ne peuvent par rayson et temperance moderer.

«  Mais, si ainsi estoit phée et deust ores ton heur et repos prendre fin, falloit il que ce feust en incommodant à mon roy, celluy par lequel tu estois estably ? Si ta maison debvoit ruiner, failloit il qu’en sa ruine elle tombast suz les atres de celluy qui l’avoit aornée ? La chose est tant hors les metes de raison, tant abhorrente de sens commun, que à peine peut elle estre par humain entendement conceue, et jusques à ce demourera non croiable entre les estrangiers que l’effect asseuré et tesmoigné leur donne à entendre que rien n’est ny sainct, ny sacré à ceulx qui se sont emancipez de Dieu et Raison pour suyvre leurs affections perverses.

«  Si quelque tort eust esté par nous faict en tes subjectz et dommaines, si par nous eust esté porté faveur à tes mal vouluz, si en tes affaires ne te eussions secouru, si par nous ton nom et honneur eust esté blessé, ou, pour mieulx dire, si l’esperit calumniateur, tentant à mal te tirer, eust par fallaces especes et phantasmes ludificatoyres mis en ton entendement que envers toy eussions faict choses non dignes de nostre ancienne amitié, tu debvois premier enquerir de la verité, puis nous en admonester, et nous eussions tant à ton gré satisfaict que eusse eu occasion de toy contenter. Mais (ô Dieu eternel ! ) quelle est ton entreprinse ? Vouldroys tu, comme tyrant perfide, pillier ainsi et dissiper le royaulme de mon maistre ? Le as tu esprouvé