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Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/293

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imprimée nouvellement à Anvers. Et voylà, Messieurs, que faict maulvais raport, et en croy partie adverse in sacer verbo dotis : car, voulant obtemperer au plaisir du roy, je me estois armé de pied en cap d’une carrelure de ventre pour aller veoir comment mes vendangeurs avoyent dechicqueté leurs haulx bonnetz pour mieux jouer des manequins, et le temps estoit quelque peu dangereux de la foire, dont plusieurs francz archiers avoyent esté refusez à la monstre, nonobstant que les cheminées feussent assez haultes selon la proportion du javart et des malandres l’ami Baudichon.

Et par ce moyen fut grande année de quaquerolles en tout le pays de Artoys, qui ne feust petit amandement pour Messieurs les porteurs de cousteretz, quand on mangeoit, sans desguainer, cocques cigrues à ventre deboutonné. Et à la mienne volunté que chascun eust aussi belle voix : l’on en jourroit beaucoup mieulx à la paulme, et ces petites finesses, qu’on faict à etymologizer les pattins, descendroyent plus aisement en Seine pour tousjours servir au Pont aux Meusniers, comme jadis feut decreté par le roy de Canarre et l’arrest en est au greffe de ceans.

Pour ce, Monsieur, je requiers que par vostre seigneurie soit dict et declairé sur le cas ce que de raison, avecques despens, dommaiges et interestz.

Lors dist Pantagruel :
Mon amy, voulez vous plus rien dire ?

Respondit Baisecul :
Non, Monsieur, car je ay dict tout le tu autem, et n’en ay en rien varié, sur mon honneur.

Vous doncques (dist Pantagruel), Monsieur de Humevesne, dictes ce que vouldrez, et abreviez, sans rien toutesfoys laisser de ce que servira au propos.