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Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/65

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contre le soleil, se cachoyt en l’eau pour la pluye, battoyt à froid, songeoyt creux, faisoyt le sucré, escorchoyt le renard, disoit la patenostre du cinge, retournoyt à ses moutons, tournoyt les truies au foin, battoyt le chien devant le lion, mettoyt la charrette devant les beufz, se grattoyt où ne luy demangeoyt poinct, tiroit les vert du nez, trop embrassoyt et peu estraignoyt, mangeoy son pain blanc le premier, ferroyt les cigalles, se chatouilloyt pour se faire rire, ruoyt très bien en cuisine, faisoyt gerbe de feurre au dieux, faisoyt chanter Magnificat à matines et le trouvoyt bien à propous, mangeoyt choux et chioyt pourrée, congnoissoyt mousches en laict, faisoyt perdre les pieds au mousches, ratissoyt le papier, chaffourroyt le parchemin, guaignoyt au pied, tiroyt au chevrotin, comptoyt sans son houste, battoyt les buissons sans prandre les ozillons, croioyt que nues feussent pailles d’arain et que vessies feussent lanternes, tiroyt d’un sac deux moustures, faisoyt de l’asne pour avoir du bren, de son poing faisoyt un maillet, prenoit les grues du premier sault, vouloyt que maille à maille on feist les haubergeons, de cheval donné tousjours reguardoyt en la gueulle, saultoyt du coq à l’asne, mettoyt entre deux verdes une meure, faisoit de la terre le foussé, gardoyt la lune des loups, si les nues tomboient esperoyt prandre les alouettes, faisoyt de necessité vertus, foisoyt de tel pain souppe, se soucioyt aussi peu des raitz comme des tonduz, tous les matins escorchoyt le renard. Les petitz chiens de son pere mangeoient en son escuelle ; luy de mesmes mangeoit avecques eux. Il leurs mordoit les aureilles, ilz luy graphinoient le nez ; il leurs souffloit au cul, ilz luy leschoient les badigoinces.